domingo, 16 de agosto de 2015

Brésil : des dizaines de milliers de manifestants réclament le départ de Dilma Rousseff


Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le

Manifestation contre Dilma Rousseff à Belo Horizonte, au Brésil, le 16 août.
Le Brésil connait ce dimanche 16 août une nouvelle journée de manifestations pour exiger le départ de la présidente Dilma Rousseff aux prises avec le vaste scandale de corruption Petrobras qui éclabousse sa coalition de centre-gauche.



Les organisateurs – des mouvements citoyens de droite soutenus par une partie de l’opposition – ont appelé à manifester dans plus de 200 villes. Pour la plupart vêtus de vert et jaune, les couleurs du drapeau brésilien, les participants aux premiers cortèges se sont mis en marche dans la capitale Brasilia, à Belo Horizonte, Recife, Salvador de Bahia, Belem, ou encore São Paulo, fief de l’opposition, où se trouve l’envoyée spéciale du Monde.
Des tee-shirts arborant le message "Dilma Dehors", à São Paulo, le 16 août 2015.
Selon de premiers décomptes provisoires faits par la police et les organisateurs, les manifestants sont entre 137 000 et 225 000 dans les rues brésiliennes. Les organisateurs espérent mobiliser autant que lors des journées de protestations similaires de mars, quand au moins un million de personnes avaient manifesté, et avril (600 000 participants).




 
A Rio de Janeiro, qui accueillera dans un an les Jeux Olympiques, le parcours de l’épreuve test de cyclisme a été en partie modifié pour permettre une manifestation le long de la plage de Copacabana.
Manifestation contre Dilma Rousseff à Rio de Janeiro, le 16 août.

La présidente la plus impopulaire depuis 1985

Réélue difficilement en novembre pour un second mandat de quatre ans, la présidente pâtit également de la crise économique et des mesures d’austérité qu’elle a imposées après avoir pourtant rejeté cette hypothèse lors de sa campagne électorale.



Dilma Rousseff, 67 ans, est désormais la présidente du Brésil la plus impopulaire depuis la fin de la dictature militaire en 1985. Sa cote de popularité est tombée à 8 % seulement. Elle avait été réélue en octobre avec une marge étroite de votes (51,6 %) sur son adversaire Aecio Neves, du Parti de la sociale démocratie brésilienne (PSDB).



A São Paulo,  des manifestants plaident pour l"impeachement", la destitution forcée de la présidente brésilienne.
« Le gouvernement dépense mal l’argent, les hommes politiques volent et détournent d’énormes sommes et c’est la population qui doit trinquer ? Non », affirment dans leur convocation sur internet les porte-parole du mouvement « Vem Pra Rua » (Viens dans la rue). Il est l’un des principaux organisateurs des manifestations avec le Mouvement Brésil Libre (MBL), qui se définit comme la « nouvelle droite », et de « Revoltados on line » (« Révoltés en ligne »).



Les manifestations cette année ont déjà rassemblé au total quelque trois millions de personnes dans les rues pour une population de 204 millions de Brésiliens. Cependant il s’agit souvent de groupes hétéroclites qui clamaient leur refus du Parti des Travailleurs (PT, gauche), au pouvoir depuis 12 ans.

 

 

Le pays au bord de la récession




Certains groupes très minoritaires vont jusqu’à revendiquer le retour des militaires, au pouvoir de 1964 à 1985. Les manifestations de dimanche ont pour la première fois, le soutien explicite du Parti de la sociale démocratie (PSDB, opposition) dirigée par Aecio Neves, candidat malheureux à la présidentielle de 2014. « Assez de tant de corruption, mon parti est le Brésil », a déclaré M. Neves, en participant à la manifestation de Belo Horizonte, dans son Etat de Minas.


Le Brésil, septième économie de la planète est au bord de la récession avec une inflation de 9 % sur les 12 derniers mois. Mais la présidente tient bon : « Je continuerai à travailler pour honorer et réaliser vos rêves », a-t-elle promis mercredi à l’issue d’une manifestation de 35 000 femmes de zones rurales qui ont défilé dans la capitale Brasilia pour la soutenir.



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