quarta-feira, 10 de outubro de 2018

Bouleversements climatiques : où migrer, en France, pour échapper au pire ?

Bouleversements climatiques : où migrer, en France, pour échapper au pire ?


Photo : Ciprian Boiciuc
Le nombre de convaincus de l’urgence écologique s’est accru ces dernières semaines : l’effet cumulé de la canicule, de la sécheresse, de la médiatisation d’études alarmistes, de la notion d’effondrement et du discours de démission de Nicolas Hulot fin août sont tels que beaucoup s’interrogent sur l’avenir, veulent s’installer à la campagne, changer de vie, cultiver un bout de terre, vivre en communauté, etc. Mais comment réagir ? Peut-on s’organiser sans paniquer ? Est-ce raisonnable de réfléchir ainsi ? Eléments de réponse.

Ça va arriver près de chez vous

Fin août 2018, cet outil interactif réalisé par le New York Times a beaucoup circulé sur le web : utile pour visualiser le réchauffement de sa ville d’origine depuis sa naissance, il donne surtout une mesure palpable à hauteur d’une vie des bouleversements en cours.


En France, les équipes du Monde.fr ont élaboré en septembre 2018 des graphiques par ville fondés sur les données de Météo France de sorte à évaluer l’ampleur de la hausse des températures par grande ville et par grande période de temps – confirmant que la température moyenne de plus de 70 villes françaises s’est élevée de 2°C à 3°C durant ces dernières décennies.


De fait, Météo France met en place, depuis longtemps déjà, des outils pour éclairer les citoyens sur les évolutions à venir et les adaptations à anticiper. Pour Mary Kerdoncuff, directrice adjointe chargée des opérations à la direction de la climatologie et des services climatiques, à Toulouse, l’outil le plus performant aujourd’hui pour les besoins du grand public est Climat HD, « une plate-forme qui permet au citoyen, dans la région où il habite, de voir comment cela a évolué : on donne des diagnostics d’évolution classique (températures et précipitations) mais aussi de paramètres plus sensibles perceptibles par chacun d’entre nous (nombre de journée chaudes, de gel, de précipitations intenses, vagues de froid…) et directement liés à l’évolution des phénomènes« .
Capture d'écran du site Climat HD
Les impacts du dérèglement climatique – inondations, sécheresses, problématiques énergétiques, besoin de chauffage ou de climatisation, sont également évalués et mis en scène avec des projections dans la plate-forme DRIAS – les futurs du climat. En croisant de multiples paramètres, il est possible d’y générer des cartes de France sur mesure pour visualiser les impacts à venir sur le territoire selon différentes fonctionnalités disponibles et différentes échéances. Il existe même, par secteur, des indicateurs spécifiques qui permettent aux professionnels d’anticiper le futur de leur profession (tel ORACLE pour l’agriculture par exemple). Au niveau européen, le site Copernicus fournit à ce jour les données les plus développées.


S’est-on amusé, chez Météo France, à regarder quelle région sera la plus touchée et quel sera le territoire le plus préservé ? Que nenni, assure Mary Kerdoncuff, pour qui la sensibilité au climat est personnelle : « On sait simplement que le sud sera de plus en plus chaud et sec, avec des phénomènes de précipitations intenses, alors qu’en Bretagne, les températures seront moins fortes, sans changement sur les précipitations… »

Chercher le lieu idéal

La Bretagne, justement, c’est là que Camille (le prénom a été changé) a décidé de s’installer dans quelques mois. Pendant un temps, ce convaincu de longue date a collectionné, étudié et recoupé de multiples cartes. Ressources en eau, proximité d’une centrale nucléaire, zones Seveso 2, zones urbaines, carte des vents, prix du foncier, nombre de permaculteurs, réseaux d’échanges de graines, mais aussi nombre de chasseurs dans les fédérations locales ou d’électeurs du Rassemblement national (RN, ex-FN) – un ensemble de critères qui, superposés, permettraient d’identifier les zones géographiques aux conditions de résilience idéales. « Au total, j’ai compilé environ 70 critères pour en déduire que Puy-de-Dôme, Creuse et Corrèze sont actuellement les territoires les plus adaptés pour les années à venir ». Mais le militant, installé avec sa famille en Auvergne depuis quelques années, ne croit même plus à cette démarche : « J’ai beaucoup évolué, j’ai changé mon état d’esprit par rapport à ça et suis convaincu qu’il n’y a aucun territoire plus résilient qu’un autre : nous avons passé un seuil cet été. Les seuls endroits qui pourraient retarder un peu le moment où ça va être compliqué sont la Bretagne et la Normandie, les endroits les plus pluvieux et tempérés avec le front de mer, relève-t-il aussitôt. La partie est bel et bien terminée aujourd’hui ». 


Ces convictions alarmistes, il les tire de ce qu’il a pu observer cet été (voir en ce sens la vidéo suivante réalisée par BRUT) : « Incendies de forêt en Suède en hausse de 3000 % depuis dix ans, première sécheresse de tous les temps en Irlande, terres brûlées et végétaux complètement cuits dans mon jardin alors que nous sommes dans un des lieux où il pleut le plus ! Tous ces facteurs font que j’en suis convaincu : il n’y a plus de bon endroit. Y compris hors de France », affirme encore Camille, pour qui il faut tout de même continuer à vivre, planter un maximum de végétaux et d’arbres, et rester connecté, autant que possible, à la nature…


Une attitude qu’approuve le climatologue Robert Vautard, de l’institut Simon Laplace, au CNRS : « Aujourd’hui, il nous faut surtout éviter l’ingérable et gérer l’inévitable« , relève celui qui a notamment travaillé sur un projet d’extremoscope : « Les conséquences du dérèglement seront nombreuses en France, mais si on simplifie, les préoccupations majeures seront liées à des vagues de chaleur extrêmes qui deviendront la norme; des sécheresses à répétition ; la montée du niveau des mers, qui deviendra préoccupante lors de tempêtes ; des inondations par combinaison des pluies extrêmes les plus fortes – avec des crues éclairs, notamment dans les régions du sud. On observe déjà en Méditerranée une hausse des pluies extrêmes, en moyenne de 20% depuis cinquante ans, et nous avons multiplié par deux les chances d’assister à ce type d’événements ».


Pour lui, les impacts indirects sont actuellement les plus difficiles à gérer : « Ces dérèglements vont générer des tensions globales, des conflits autour des ressources, des migrations en masse en raison de territoires devenus invivables… le changement climatique est une machine à injustice, et là réside sans doute la plus grosse des difficultés à venir, y compris en Europe où l’on sait déjà que l’addition est beaucoup plus lourde dans le Sud, touché par la désertification, la compétition pour la ressource en eau… »


Où irait donc Robert Vautard, sachant tout ce qu’il sait ? « Personnellement, ma réponse n’aurait pas beaucoup de valeur. Il n’y a pas d’endroit qui sera complément invivable, mais tout dépend de ce dont chacun aura besoin. » 

Une quête intérieure

Une position partagée par Pablo Servigne, apôtre de l’effondrement qui, depuis la publication de son premier ouvrage avec Raphaël Stevens, en 2015, ne cesse d’intervenir sur ces questions : « J’ai du mal avec cette quête du lieu idéal où s’installer pour survivre, car tout dépend de critères propres à chacun, il n’y a pas de solution idéale », note celui qui, de Belgique, a opté pour le soleil, l’olivier, la cigale, l’écovillage et la proximité d’une école Montessori en s’installant dans la Drôme. « On est parti selon des critères qui nous étaient personnels. Tout le monde a son imaginaire là-dedans, mais tout le monde ne pourra pas migrer », note encore l’auteur, pour qui il ne s’agit plus d’une question de choix : « Nous sommes tous des migrants potentiels, et nous devons surtout nous préparer à l’imprévu aujourd’hui… Dans quelques années, la moitié de la France sera migrante au sein même de l’Hexagone, cherchant à retrouver sa famille, à être accueilli dans un lieu ou l’autre », rappelle celui qui ne décrit pas l’effondrement de civilisation comme une catastrophe mais comme « un enchaînement d’événements catastrophiques ponctuels (ouragans, accidents industriels, attentats, pandémies, sécheresses, etc.) sur fond de changements progressifs non moins déstabilisants (désertification, dérèglements des saisons, pollutions rémanentes, extinctions d’espèces et de populations animales, etc.). »


De fait, c’est bien parce que ces bouleversements à venir relèvent d’un processus géographiquement hétérogène qui ne concerne pas seulement des événements naturels, mais aussi (et surtout) des chocs politiques, économiques et sociaux, ainsi que des événements d’ordre psychologique (comme des basculements de conscience collective) qu’il est difficile de concevoir la suite. « Maintenant, en public, le scepticisme a laissé la place à l’impuissance, et parfois à l’envie de trouver des échappatoires (…) tout cela à la fois lointain et proche, lent et rapide, graduel et brutal », note encore Pablo Servigne avec Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle dans l’introduction de leur nouveau livre Une autre fin du monde est possible. Vivre l’effondrement (et pas seulement y survivre) (Seuil, 336 pages, 19 euros).


D’après ces trois auteurs, l’attitude survivaliste est donc loin d’être la meilleure option : « Cultiver un potager dans son jardin, apprendre à se passer d’énergies fossiles ou préparer sa famille à des situations d’urgence est certes nécessaire mais cela ne suffit pas à « faire société », c’est-à-dire à faire de nous des humains. Comme le dit la psychologue Carolyn Baker : « Dans le fond, une société de survivalistes en herbe émotionnellement myopes pourrait-elle produire autre chose qu’une culture terrifiante et inhumaine semblable à celle du Meilleur des mondes de Huxley ? »


Leur solution ? Apprendre à vivre avec la conscience de ce sombre avenir. « Entre la personne prête à l’action et celle qui reste dans le déni, il y a tout un éventail de personnes en difficulté : celles qui traversent physiquement des épreuves catastrophiques, celles qui sentent que quelque chose ne tourne pas rond mais ne trouvent pas les mots (dissonance cognitive faible), celles qui savent mais n’arrivent pas à agir à la hauteur de leurs ambitions (dissonance cognitive aiguë), et celles qui savent et agissent mais s’épuisent ou se découragent. (…) Une fois le déclic réalisé, la plupart des gens ne souhaitent pas approfondir ou multiplier les preuves matérielles supplémentaires (même si c’est important dans un premier temps), ils veulent surtout apprendre à vivre avec. Ils sont devenus des collapsonautes« . En ce sens, cette vidéo réalisée par le réalisateur Clément Montfort dans le cadre de sa série NEXT (je vous en ai parlé ici) résume bien le ressenti de ces « collapsonautes » et l’approche promue par Pablo Servigne et ses acolytes :

Participer à l’émergence de ce qui arrive

Se préparer, dans ces conditions, consiste à ne pas devenir fou (d’isolement, de tristesse, de rage, de trop y penser, ou par le fait de continuer son petit train-train en faisant semblant de ne pas voir…), et à s’engager dans des actions qui relèvent autant d’aspects matériels et politiques que d’aspects relatifs aux domaines psychologique, spirituel, métaphysique et artistique – et ce quelles que soient les classes sociales, les peuples, ou les cultures. « Le but de la collapsologie n’est pas d’énoncer des certitudes qui écrasent tout avenir, ni de faire des pronostics précis, ni de trouver des “solutions” pour “éviter un problème”, mais d’apprendre à vivre avec les mauvaises nouvelles et avec les changements brutaux et progressifs qu’elles annoncent, afin de nous aider à trouver la force et le courage d’en faire quelque chose qui nous transforme, ou, comme dirait Edgar Morin, nous métamorphose », rappellent encore les trois auteurs.



Collapsologie et courbe de deuil (cliquer dessus pour agrandir)


Camille, bientôt en route pour la Bretagne, vit actuellement cette transformation intérieure : « Cette notion d’effondrement a un côté terrifiant, angoissant, mais une fois qu’on a dépassé cela, c’est la meilleure des voix rapides pour évoluer vers autre chose, pour reconnecter à la nature, à son enfant intérieur, etc. »


Une sensation partagée par Marc et Valérie, installés depuis trois ans à la ferme légère, dans le Nord Béarn : convaincus de longue date par l’urgence écologique, ils ont rejoint les rangs des « collapsonautes » il y a quelques mois seulement. Désireux de partager leur ressenti, ils ont parcouru 2 500 km au début de l’été sur leur vélo couché en bois pour aller à la rencontre de 450 sympathisants écologistes et proposer une bonne vingtaine d’animations « thérapeutiques » autour de cette question de l’effondrement (prenez le temps d’écouter le podcast suivant qui les a suivi sur l’une de ces rencontres) :

https://soundcloud.com/presages-podcast/marc-et-valerie

Présents à Alternatiba à Bayonne le weekend dernier, ils témoignent de leur « voyage d’étude » (le PDF résumant leurs observations est disponible ici) : « Beaucoup de jeunes très informés sur ces questions sont venus assister à nos échanges, et les moins jeunes plus inquiets étaient heureux de trouver un espace où déposer leur inquiétude », note Valérie, consciente elle aussi d’être allée vite ces derniers temps. Marc, lui, l’affirme à plusieurs reprises : « le mieux qu’on puisse donner actuellement est largement insuffisant, nous sommes dans une illusion colossale… Nous ne cherchons plus à mobiliser ou à convaincre les foules, nous ne mettons plus de forces là-dedans, les gens doivent cheminer personnellement sur le sujet et comprendre que nous ne pourrons qu’adoucir la donne maintenant« .


Il demeure que la notion d’effondrement marque les esprits en jouant sur les peurs. Alors qu’il a toujours été difficile de mobiliser largement les foules pour le climat ou la biodiversité (les enjeux renvoyant systématiquement à une forme d’impuissance), cette notion nous renvoie directement à la peur de la mort, et entre de fait dans une logique médiatique prompte à ce genre de relais. De là à convaincre les décideurs et espérer des changements en accélérer là aussi ? Rien de moins certain, et ce alors que le premier ministre Edouard Philippe parle régulièrement d’effondrement, voyez plutôt :
Une chose est sûre : désireux de rester vivants et joyeux, les « collapsonautes » s’apparentent à des écologistes résignés, déterminés à « vivre avec » et à agir pour minimiser tant que possible leur impact et à se préparer en douceur aux difficultés à venir… Sans doute est-ce là dans cette forme de sagesse et de philosophie de vie qu’il faut migrer, n’est-il pas ?


Anne-Sophie Novel / @SoAnn sur twitter

++ Pour aller plus loin ++

  • + A regarder mardi 23 octobre après le Soir 3, « Réseau d’enquête », le magazine d’investigation, produit avec les rédactions régionales de France 3 se penchera sur le climat de la France en 2050 et ses « canyons urbains » invivables.
  • + La stratégie nationale d’adaptation de la France regarde région par région et secteur par secteur ce que sera le changement climatique régional sur la base des connaissances scientifiques et aussi les autres dimensions des risques (exposition, vulnérabilité) pour anticiper sur les risques futurs (afin de réduire les impacts).
  • + Il est encore temps, plate-forme Web qui rassemble des informations utiles pour se mobiliser (tout de même) et agir à son échelle (cf. vidéo de mobilisation ci-dessous, fruit d’une alliance entre 19 youtubeurs influents) :

Gerador de vapor solar produz água limpa com quase 100% de eficiência

Gerador de vapor solar produz água limpa com quase 100% de eficiência

Gerador de vapor solar produz água limpa com quase 100% de eficiência
O aumento de eficiência foi conseguido dobrando o material fototermal padrão conforme a técnica do origami. [Imagem: Seunghyun Hong et al. - 10.1021/acsami.8b07150]


Dessalinização solar

Mais uma vez buscando inspiração no origami, a arte japonesa de dobrar papel, pesquisadores desenvolveram um gerador de vapor solar que se aproxima de 100% de eficiência.
Geradores de vapor solar produzem água limpa capturando o calor do Sol, que é usado para evaporar a água do mar, deixando sais e outras impurezas para trás. Então, o vapor é coletado e condensado em água limpa.

Os geradores de vapor solares existentes contêm um material fototérmico plano, que produz calor a partir da luz absorvida. Embora esses dispositivos sejam bastante eficientes, eles ainda perdem energia pela dissipação de calor do material para o ar.Peng Wang e seus colegas da Universidade de Ciência e Tecnologia Rei Abdullah, na Arábia Saudita, melhoraram a eficiência energética remontando tridimensionalmente o material fototérmico. Eles basearam sua estrutura na técnica Miura do origami, que consiste em interligar paralelogramos para formar montanhas e vales, formando uma estrutura 3D.

O gerador de vapor solar foi fabricado depositando um composto de nanocarbono - absorvedor de luz - em uma membrana de celulose que foi estruturada com a dobragem Miura.

O dispositivo 3D apresentou uma taxa de evaporação 50% maior do que um dispositivo plano padrão. Além disso, a eficiência da estrutura 3D aproximou-se de 100%, em comparação com 71% para o material 2D.

Em comparação com a superfície plana, os vales do origami captam melhor a luz do Sol, de modo que menos dela se perde por reflexão. Além disso, o calor pode fluir dos vales para as montanhas mais frias, evaporando a água ao longo do caminho, em vez de se perder no ar.


Bibliografia:

Nature-Inspired, 3D Origami Solar Steam Generator toward Near Full Utilization of Solar Energy
Seunghyun Hong, Yusuf Shi, Renyuan Li, Chenlin Zhang, Yong Jin, Peng Wang
Applied Materials and Interfaces
Vol.: 10 (34), pp 28517-28524
DOI: 10.1021/acsami.8b07150

Alto-falante transparente faz sua pele tocar música

Alto-falante transparente faz sua pele tocar música

Alto-falante transparente faz sua pele tocar música
Uma possibilidade de uso é fazer uma dublagem para impressionar seus amigos, com o som saindo das suas bochechas... [Imagem: Saewon Kang et al. - 10.1126/sciadv.aas8772]
Alto-falante transparente faz sua pele tocar música
A nanomembrana fica quase imperceptível sobre a pele. [Imagem: Saewon Kang et al. - 10.1126/sciadv.aas8772]
Alguns adeptos menos comedidos do som automotivo provavelmente vão vibrar com esta novidade: Que tal transformar sua própria pele em um alto-falante?
É claro que a tecnologia não foi desenvolvida para isso.
Saewon Kang e seus colegas do Instituto Nacional de Ciência e Tecnologia (UNIST), na Coreia do Sul, estão trabalhando para ajudar os deficientes auditivos e de fala.
Mas a nova tecnologia pode ser explorada para várias aplicações potenciais, como sensores da internet das coisas, em roupas eletrônicas e em aparelhos de cuidados à saúde.
A equipe demonstrou a funcionalidade da técnica fabricando um alto-falante que pode ser conectado a quase qualquer coisa para produzir sons. Fazendo o dispositivo funcionar ao contrário, ele atua como um microfone, que pode ser conectado a celulares e computadores para controlar sistemas de segurança ou qualquer equipamento ativado por voz.
Tudo se baseia em nanomembranas híbridas ultrafinas, transparentes e eletricamente condutoras. Com espessura em nanoescala, as membranas podem ser coladas onde se desejar.
"Nossas nanomembranas híbridas ultrafinas, transparentes e condutoras facilitam o contato conformacional com superfícies curvilíneas e dinâmicas, sem qualquer rachadura ou ruptura," disse Saewon Kang.
Nanomembranas
Nanomembranas são camadas de separação ultrafinas, com espessura em nanoescala - imagine-as como filtros extremamente finos. As nanomembranas de polímero têm atraído uma atenção considerável dos pesquisadores graças a propriedades como extrema flexibilidade, peso ultraleve e excelente adesividade, podendo ser fixadas diretamente em praticamente qualquer superfície.
No entanto, como são muito finas, elas rasgam facilmente, além de não terem condutividade elétrica.
Kang resolveu essas duas deficiências incorporando uma rede de nanofios de prata dentro da nanomembrana polimérica. Esses nanofios funcionam como eletrodos transparentes, que vêm sendo utilizados em várias demonstrações de eletrônicos flexíveis, incluindo telas flexíveis e que podem ser esticadas.
Uma malha de nanofios permitiu criar um alto-falante e um microfone e todo o circuito associado. Os componentes podem ser fixados sobre a pele de forma discreta, sendo virtualmente imperceptíveis. Nas demonstrações, eles foram colados no pescoço, para sentir diretamente as vibrações das cordas vocais.
"Essas camadas são capazes de detectar sons e vibrações vocais produzidos pelos sinais de tensão triboelétricos [a triboeletricidade é a geração de cargas elétricas por atrito entre materiais] correspondentes aos sons, que podem ser mais explorados para várias aplicações potenciais, como dispositivos de entrada e saída de som," disse Kang.
"Para aplicações comerciais, a durabilidade mecânica das nanomembranas e o desempenho do alto-falante e do microfone devem ser melhorados ainda mais," ressalva o professor Hyunhyub Ko, coordenador da equipe.

Bibliografia:

Transparent and conductive nanomembranes with orthogonal silver nanowire arrays for skin-attachable loudspeakers and microphones
Saewon Kang, Seungse Cho, Ravi Shanker, Hochan Lee, Jonghwa Park, Doo-Seung Um, Youngoh Lee, Hyunhyub Ko
Science Advances
Vol.: 4 (8): eaas8772
DOI: 10.1126/sciadv.aas8772

Técnicas de conservação do solo garantem proteção das cabeceiras

WWFTécnicas de conservação do solo garantem proteção das cabeceiras



09 Outubro 2018   |   0 Comments
Por Marcos Piovesan

Topografia é umas dessas palavras que costumamos ouvir, mas que pouco sabemos a respeito. Afinal, o que é topografia? Para que serve? E o que topografia pode ter a ver com conservação do meio ambiente?

Topografia é a descrição detalhada das formas, alturas e níveis de um terreno. Quando fazemos um estudo topográfico, podemos descobrir qual a melhor maneira de se lidar com uma área de acordo com nossos objetivos. Sendo assim, essa técnica também pode ser uma aliada no aprimoramento de ações de preservação ambiental.

Foi com essa ideia que o Consórcio Intermunicipal do Alto do Rio Paraguai, o Instituto Pantanal Amazônia de Conservação, a Prefeitura de Tangará da Serra e o WWF-Brasil, ofereceram um curso de Capacitação em Topografia para 22 profissionais de oito municípios da região da Bacia do Alto Paraguai.

O curso ministrado pelo professor Flavio Koehler, com carga horária de 16 horas, apresentou conteúdo teórico e prático. Seu principal objetivo foi o ensino de demarcação de Curvas de Nível; manejo do solo feito para a prevenção de erosão e para facilitar a penetração da água e a retenção de nutrientes.

Esta iniciativa deu-se graças às articulações, compromissos e desafios propostos pelo Pacto em Defesa das Cabeceiras do Pantanal. “Esse curso vem contribuir para algumas das 34 ações definidas na criação do Pacto. Esperamos que, com a ajuda de signatários, a gente consiga oferecer novas oportunidades para que essas ações de conservação sejam incorporadas às agendas locais”, destaca Breno Melo, analista de conservação do WWF-Brasil.

Segundo Rodrigo Faccioni, Coordenador da Secretaria Municipal de Agricultura, Pecuária e Abastecimento de Tangará da Serra- MT: “os participantes foram provocados a apresentar, num próximo momento, produtos desse curso, como número de hectares de terra com curvas de nível demarcadas e projetos para adequação de estradas. Além disso, foram estimulados a replicarem as informações recebidas com outros profissionais em seus municípios”.

Alunos e signatários do Pacto esperam agora a realização de um novo curso, voltado para a readequação de estradas rurais, objetivando a redução de gastos na manutenção destas rotas, o aumento de infiltração da água no solo e a prevenção de assoreamento de córregos e rios da região.
© Jackeline Rodrigues de Souza Ormond/Divulgação Enlarge

Les Echos (França) – Climat : les experts du Giec appellent à des mesures sans précédent pour éviter le pire


Joël Cossardeaux

Selon les experts scientifiques mandatés par les Nations unies, une partie des impacts d'un réchauffement de 1,5 degré d'ici à 2100 seraient gérables en dépit de gros dégâts. Mais il faut s'y attaquer maintenant, via des investissements absolument massifs .

Un demi-degré en moins, et le sort de la planète ne serait plus aussi anxiogène. Avec un réchauffement de 1,5 degré d'ici à la fin de ce siècle, la vie serait moins rude sur Terre qu'avec un mercure en hausse de 2 degrés, entraînant la disparition de dizaines de milliers d'espèces vivantes et une bonne partie des ressources alimentaires de l'homme. Dévoilées lundi matin à Incheon (Corée du Sud), les conclusions du dernier rapport du Giec, le groupe d'experts mandaté par les Nations unies pour évaluer l'ampleur du réchauffement et son impact, ne laissent planer aucun doute sur la nécessité d'atteindre cet objectif mentionné dans l'Accord de Paris sur le climat, même s'il n'évitera pas à la planète d'être lourdement endommagée.

A + 2 degrés de réchauffement, niveau dont cet accord stipule qu'il faudra être « bien en dessous » en 2100, les risques de sécheresse et de pénurie d'eau seront bien plus élevés. Des pluies diluviennes s'abattront plus fréquemment sur l'est de l'Amérique du Nord et de l'Asie. Et les surfaces terrestres noyées par les crues seront bien plus importantes.

A + 1,5 degré d'élévation de la température, le décor change et certains impacts cessent d'être irréversibles. Le niveau des océans continuera certes de monter, mais plus lentement : il afficherait 10 centimètres de moins d'ici à la fin du siècle par rapport à un monde à 2 degrés, indique le « résumé pour les décideurs », tiré du rapport du Giec. Dix centimètres qui représentent 10 millions de personnes maintenues à l'abri des dangers liés à ce phénomène. Et un précieux répit accordé pour s'organiser, ici pour restaurer un espace naturel côtier, là pour relever une digue.

Reste que la faune et la flore terrestres seront toujours affectées par la dégradation de leur écosystème due au réchauffement, les espèces menacées risquant tout de même d'être moitié moins nombreuses. Les récifs de corail ne seront pas tirés d'affaire, loin s'en faut (entre 70 et 90 % seraient voués à disparaître), même s'ils échapperont à l'anéantissement promis par un réchauffement de 2 degrés.

Sauver les meubles

Sur le plan alimentaire, le régime à 1,5 degré serait moins drastique, bien qu'il s'annonce sévère. Il y aura moins de poissons à pêcher, mais la perte de ressource sera deux fois moins élevée (d'environ 1,5 million de tonnes par an) et les chutes de rendement dans l'agriculture plus faibles. La progression des populations exposées aux pénuries d'eau augmentera deux fois moins vite.

Ne pas dépasser 1,5 degré de réchauffement permettrait, en quelque sorte, de sauver les meubles. Mais encore faut-il y parvenir. Pour cela « les émissions de CO2 devraient diminuer d'environ 45 % d'ici 2030 par rapport au niveau de 2010 », indique le résumé pour les décideurs, négocié toute la semaine dernière et approuvé samedi par les représentants des Etats. Autre impératif absolu, porter au « point zéro » ces émissions entre 2045 et 2055, c'est-à-dire atteindre la neutralité carbone. Pas facile. « Cela nécessite la mise en oeuvre d'outils de transition rapides et à longue portée dans l'énergie, l'agriculture, les villes, les infrastructures et l'industrie », convient le rapport du Giec. Mais ce n'est pas mission impossible. Dans l'industrie, où les émissions de CO2 devront être inférieures en 2050 d'environ 75 à 90 % à ce qu'elles étaient en 2010, l'objectif peut être atteint en s'appuyant sur tout une palette de technologies nouvelles et existantes. Grâce aussi à l'agriculture, où de 1 à 7 millions de km2 de surfaces de pâturage et de culture pourraient être reconverties dans la production de bioénergie.

Rien n'est donc perdu. « Nous avons toutes les cartes en main pour lutter contre le réchauffement climatique », a estimé lundi Emmanuel Macron, le champion international de la lutte contre le réchauffement climatique. « Mais il faut que tout le monde agisse maintenant ! » a insisté le chef de l'Etat.

Le prix à payer s'annonce très élevé . Le « résumé pour les décideurs » avance, pour évaluer le besoin annuel d'investissement entre 2016 et 2035, le chiffre d'environ « 2.400 milliards de dollars » (valeur 2010). Un montant pharaonique, nécessaire au changement de modèle énergétique de l'humanité. C'est « environ 2,5 % du PIB mondial », indique ce document. Vertigineux !

Libération (França) – Climat : pour l’UE, une lutte à divers degrés

Libération (França) – Climat : pour l’UE, une lutte à divers degrés


Des centaines de scientifiques et 197 Etats qui se mettent d’accord pour confirmer que sans des actions urgentes et radicales contre le changement climatique, le monde s’oriente vers une hausse des températures catastrophique, cela n’arrive pas tous les jours. C’est la portée symbolique du rapport publié par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) lundi.

Difficile pour les Etats européens de passer à côté de la nouvelle, alors que leurs représentants ont dû approuver le texte la semaine dernière. Le Conseil des ministres de l’environnement de l’Union européenne, organisé ce mardi au Luxembourg, devrait logiquement refléter les conclusions du rapport du Giec. Pourtant ce n’est pas gagné. Les Etats doivent voter à l’unanimité pour ou contre la relève des ambitions climatiques pour 2030.

François de Rugy, ministre de la Transition écologique, dont ce sera le baptême au Conseil européen de l’environnement, doit encore convaincre certains de ses partenaires de l’UE de suivre cette voie. Avec les Pays-Bas, la Suède et l’Espagne, Paris soutient un rehaussement des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Il y a quatre ans, les Etats membres avaient accepté une cible de - 40 % à cette échéance. C’était avant la signature de l’accord de Paris sur le climat, en décembre 2015.

En ratifiant ce traité, l’UE s’est engagée à mettre tout en œuvre pour limiter le réchauffement mondial à au moins 2°C, voire 1,5°C d’ici à 2100. Elle a aussi accepté d’«actualiser» ses ambitions d’ici à 2020. Mais des Etats comme la Pologne, la Hongrie, la République tchèque s’opposent à une relève des ambitions. Varsovie refuse même que l’expression «leadership européen» sur le climat soit inscrite dans la déclaration publiée à l’issue du Conseil de ce mardi.

L’Allemagne s’est récemment ralliée au camp des conservateurs. Pourtant, en juin, la ministre de l’Environnement avait signé un appel à relever les objectifs européens. Les tensions au sein du gouvernement allemand, dont le ministre de l’Economie et de l’Energie n’hésite pas à reprendre l’argumentaire du lobby Business Europe, se sont cristallisées sur la question du diesel. Les Vingt-Huit votent justement (à la majorité qualifiée), mardi, aussi les nouvelles intentions de réduction des émissions de CO2 des voitures neuves. Le 3 octobre, le Parlement européen a approuvé des visées de - 20 % en 2025 et - 40 % en 2030 (par rapport à 2021). La Commission européenne soutient, elle, une réduction de 30 % à cette échéance.

En vue de la Conférence des Nations unies sur le climat (COP 24) qui se tiendra en décembre en Pologne, l’Union européenne avait prévu d’arriver avec une stratégie collective ambitieuse, mais si les Etats n’arrivent pas à s’accorder, il sera difficile de soutenir une position de leadership.