1ª Página » Alain Juillet: “Os crimes ambientais são crimes contra a humanidade”
Durante muito tempo passados em silêncio, estes ‘comércios’ que provocam degradações ambientais são hoje reconhecidos como acções criminosas, frequentemente ligadas a vastas redes mafiosas.
Um problema maior que os Estados começam a tomar em consideração. O Fórum Internacional das Tecnologias de Segurança (FITS) organizou, há dias, com a Interpol, um colóquio sobre o assunto. O seu presidente, Alain Juillet, ex-responsável da DGSE, especialista de Inteligência Económica e velho conhecido da comunidade dos nossos leitores, puxa o sinal de alarme. Entrevista.
Alain Juillet: «Les crimes environnementaux sont des crimes contre l’humanité»
Le Figaro du 9/11/15
LE FIGARO. – Depuis quand parle-t-on de criminalité environnementale?
Alain
JUILLET. – C’est une prise de conscience très progressive. Pendant
longtemps, les pays n’y ont attaché qu’une importance très relative au
regard des autres trafics. C’est Al Gore qui, le premier, a parlé des
dégâts en matière d’environnement. Les ONG, qui depuis dix ou quinze ans
ont une influence mondiale, ont pris le relais. Sans oublier toutes les
informations qui circulent désormais sur Internet. Cette conjonction
fait que les politiques commencent à se sentir obligés de regarder ces
dossiers. Certains ont compris que cela pouvait être un argument électoral.
Peut-on mettre des chiffres derrière ces trafics?
Il
est aujourd’hui indiscutable que cette criminalité internationale est
devenue la quatrième plus lucrative, après la drogue, les faux en tous
genres et le trafic de personnes humaines. S’il faut se méfier des
chiffres qui circulent en milliards de dollars, il est certain que cette
criminalité prend une ampleur considérable. Pourquoi? Parce que les
mafias se sont rendu compte que les risques étaient faibles pour des
profits très importants.
“La
criminalité environnementale est devenue la quatrième plus lucrative,
après la drogue, les faux en tous genres et le trafic de personnes
humaines” Alain Juillet
Les législations sont-elles à la hauteur?
Elles ne sont pas du tout adaptées, y compris dans les pays occidentaux. Il
existe des lois, mais elles sont trop imprécises contre ce genre de
pratiques, longtemps considérées comme peu dangereuses. Prenons
l’exemple de la France: l’année dernière, 70.000 infractions ont été
relevées dans le domaine environnemental, et seules 7500 condamnations
ont été prononcées.
On
constate, malgré tout, des progrès dans certains domaines, comme celui
de la lutte contre le dégazage des bateaux en pleine mer…
On
a bien réussi sur ce front. Ou, tout au moins, le dégazage ne se fait
plus à proximité des côtes car les bateaux savent qu’ils peuvent se
faire repérer et qu’ils payeront de très grosses amendes avec des
confiscations à la clé. Mais il y a bien d’autres sources de pollution…
Les trafics de déchets sont-ils plus flagrants?
Tout le monde sait aujourd’hui ce qui se passe dans une ville comme Naples. Il
faut également se souvenir de l’affaire Trafigura, en 2006, en Côte
d’Ivoire, qui provoqua des morts. L’entreprise a récupéré des tonnes de
déchets toxiques qui devaient être traités en France. Elles
ont, en fait, été déversées dans des décharges, près d’Abidjan, sans
précaution.
Trafigura n’est pas une organisation mafieuse, mais ses
dirigeants se sont comportés comme des voyous. Pourquoi une grande
entreprise agit-elle de la sorte? Parce
qu’elle fait ainsi des économies considérables. Et si les responsables
ont été condamnés en Afrique, il n’y a eu aucune poursuite en France
contre la société mère. La Somalie est un autre exemple. Une des raisons
de la dérive vers le piratage en mer dans ce pays est liée au fait que
des bateaux déversaient des déchets polluants au large du pays, bien
loin des côtes occidentales, et cela a tué les poissons. Devant la
raréfaction de la ressource piscicole, la population somalienne a évolué
vers d’autres activités!
Quels sont les autres trafics?
Ceux
du bois, des espèces protégées, des défenses d’éléphant, des cornes de
rhinocéros, de la pêche… Le combat en Méditerranée contre les
dégradations de la pêche au thon a été épique. Derrière la pêche à la
légine (un poisson des mers australes très recherché au Japon et aux
États-Unis, NDLR), se cachaient de véritables organisations criminelles.
Un des problèmes majeurs reste que beaucoup de trafics se font ailleurs
que chez les commanditaires. C’est ainsi qu’on a vu des sociétés
prendre des déchets d’hôpitaux allemands et venir les enfouir en France…
Toujours en violation complète des normes internationales et de la réglementation du pays. Dès que les trafiquants sortent de leur pays d’origine, ils considèrent qu’il n’y a pas de risques.
Quelles solutions préconisez-vous?
Une
prise de conscience émerge au niveau mondial afin de préserver
l’environnement pour l’avenir. Dans leurs discours, les écologistes
défendent des valeurs, mais personne ne parle de sécurité
environnementale. On passe donc complètement à côté de cette énorme
source criminelle de profits qui ne cesse de croître. Il
faudrait arriver à mettre tout le monde d’accord sur un certain nombre
de règles intangibles d’un point de vue universel et établir des législations très contraignantes. Ces actes ne doivent plus être considérés comme de simples fautes, mais comme des crimes, des crimes contre l’humanité.
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