quarta-feira, 10 de outubro de 2018

Libération (França) – Climat : pour l’UE, une lutte à divers degrés

Libération (França) – Climat : pour l’UE, une lutte à divers degrés


Des centaines de scientifiques et 197 Etats qui se mettent d’accord pour confirmer que sans des actions urgentes et radicales contre le changement climatique, le monde s’oriente vers une hausse des températures catastrophique, cela n’arrive pas tous les jours. C’est la portée symbolique du rapport publié par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) lundi.

Difficile pour les Etats européens de passer à côté de la nouvelle, alors que leurs représentants ont dû approuver le texte la semaine dernière. Le Conseil des ministres de l’environnement de l’Union européenne, organisé ce mardi au Luxembourg, devrait logiquement refléter les conclusions du rapport du Giec. Pourtant ce n’est pas gagné. Les Etats doivent voter à l’unanimité pour ou contre la relève des ambitions climatiques pour 2030.

François de Rugy, ministre de la Transition écologique, dont ce sera le baptême au Conseil européen de l’environnement, doit encore convaincre certains de ses partenaires de l’UE de suivre cette voie. Avec les Pays-Bas, la Suède et l’Espagne, Paris soutient un rehaussement des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Il y a quatre ans, les Etats membres avaient accepté une cible de - 40 % à cette échéance. C’était avant la signature de l’accord de Paris sur le climat, en décembre 2015.

En ratifiant ce traité, l’UE s’est engagée à mettre tout en œuvre pour limiter le réchauffement mondial à au moins 2°C, voire 1,5°C d’ici à 2100. Elle a aussi accepté d’«actualiser» ses ambitions d’ici à 2020. Mais des Etats comme la Pologne, la Hongrie, la République tchèque s’opposent à une relève des ambitions. Varsovie refuse même que l’expression «leadership européen» sur le climat soit inscrite dans la déclaration publiée à l’issue du Conseil de ce mardi.

L’Allemagne s’est récemment ralliée au camp des conservateurs. Pourtant, en juin, la ministre de l’Environnement avait signé un appel à relever les objectifs européens. Les tensions au sein du gouvernement allemand, dont le ministre de l’Economie et de l’Energie n’hésite pas à reprendre l’argumentaire du lobby Business Europe, se sont cristallisées sur la question du diesel. Les Vingt-Huit votent justement (à la majorité qualifiée), mardi, aussi les nouvelles intentions de réduction des émissions de CO2 des voitures neuves. Le 3 octobre, le Parlement européen a approuvé des visées de - 20 % en 2025 et - 40 % en 2030 (par rapport à 2021). La Commission européenne soutient, elle, une réduction de 30 % à cette échéance.

En vue de la Conférence des Nations unies sur le climat (COP 24) qui se tiendra en décembre en Pologne, l’Union européenne avait prévu d’arriver avec une stratégie collective ambitieuse, mais si les Etats n’arrivent pas à s’accorder, il sera difficile de soutenir une position de leadership.

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